Cimetière paroissial de Caucade


Le cimetière paroissial orthodoxe de Caucade est ouvert le jeudi et le samedi matin de 9h à 12 h,

le vendredi et le dimanche après-midi de 14h à 17h.


 À propos du Cimetière russe de Caucade à Nice

 

Pas plus dans le passé qu'aujourd'hui le cimetière de Caucade-Sainte-Marguerite, dit "cimetière russe", n'a appartenu à l'État russe, quoi qu'en disent nos détracteurs. Il a été fondé en 1867 par la volonté des résidents russes de Nice qui ont acquis un premier terrain et obtenu l'autorisation de son implantation, puis acquis un second terrain pour son agrandissement.

 

Depuis sa fondation, il a accueilli pour leur dernière demeure des orthodoxes russes, certes, mais aussi grecs, serbes, albanais, arméniens géorgiens et leurs conjoints, qu'ils soient orthodoxes ou pas, sans discrimination d'aucune sorte. Après l'exode qui a suivi la Révolution d'Octobre 1917, il est devenu le cimetière des exilés, puis des français que la plupart de ces exilés étaient devenus.

 

Depuis sa création en 1923, l'Association Cultuelle Orthodoxe Russe gère ce cimetière, confrontée, ce qui est le cas dans tous les cimetières, à l'abandon par les familles - pour de multiples raisons - des sépultures de leurs proches. L'A.C.O.R. a pendant des décennies payé le salaire d'un gardien permanent du cimetière, chargé de son ouverture au public et de son entretien. Ceci ne dispensait en rien les familles d'un devoir d'entretien, dont un grand nombre, avec le temps, avait cessé de visiter ses défunts. Ces longues années ont été ponctuées de nombreuses campagnes de restauration et de réparation ainsi que d'entretien des végétaux envahissants. L'association cultuelle a fait régulièrement appel aux familles afin d'obtenir une participation à cet entretien. Aujourd'hui, le cimetière est ouvert quatre demi-journées par semaine par des bénévoles et régulièrement entretenu. Actuellement la restauration de la chapelle est en cours, les palmiers malades ont été taillés et traités.

 

Aucune action illégale de la part de l'ACOR n'est à déplorer.

 

Par contre, comment qualifier les actions brutales commanditées par la Fédération de Russie ?

- en février 2016, elle confiait au prêtre de la cathédrale Saint-Nicolas et ses hommes de main le soin de forcer la serrure du portail du cimetière, de faire main basse sur une copie du plan et de la liste des tombes, se réclamant du jugement qui en mai 2013 rendait la Fédération de Russie propriétaire de la cathédrale Saint-Nicolas, et se basant sur une interprétation abusive et falsifiée de ses conclusions.

- en juillet 2016, elle inhumait par la force, sans entente préalable ni réservation , en dehors des emplacements existants, un des proches du prêtre de la cathédrale Saint-Nicolas victime de l'attentat du 14 juillet.

 

L'ACOR, en 2015, a assigné l'État de la Fédération de Russie, contestant la validité des actes notariés qu'il avait fait déposer en 2014 auprès de la Publicité foncière pour s'attribuer la propriété des terrains autour du parc de la cathédrale, du cimetière paroissial de Caucade, et de notre église Saint-Nicolas-Sainte-Alexandra de la rue Longchamp.

Après plus de deux ans, le procès n'a toujours pas eu lieu.

Ces jours derniers, l'Ambassade de Russie invite les familles des représentants ayant des proches inhumés dans le cimetière Sainte-Marguerite à se rendre à une réunion dédiée à l'avenir du lieu. Ce soudain intérêt pour les familles des défunts inhumés dans notre cimetière Sainte-Marguerite, du moins celles que l’Ambassade russe a sélectionnées, est pour le moins surprenant.

 

 

Le conseil paroissial de l'église Saint-Nicolas-Sainte-Alexandra, à Nice

samedi 14 avril 2018


Histoire du cimetière russe de Caucade

« Avant la création en 1867 d’un cimetière orthodoxe, nos coreligionnaires étaient inhumés dans un carré du cimetière du Château, réservé aux chrétiens non catholiques romains. Les personnes dépourvues de moyens étaient enterrées là pour un temps limité…»

 

L’idée de fonder à Nice un cimetière orthodoxe fait logiquement suite à la consécration dans cette ville de l’église « gréco-russe » de la rue Longchamp, en 1860.

Recteur de l’église de la rue Longchamp, le père V. Polejaieff consacre toute son énergie à la réalisation d’un cimetière orthodoxe. 

Il réunit l’argent nécessaire en convaincant l’assemblée des fidèles (dont les dons faisaient vivre l’église) de la nécessité de compléter les fonds en puisant dans les revenus des capitaux inviolables de l’église.

Il parvient à obtenir des autorités locales l’autorisation de fonder un cimetière comme en témoigne l’arrêté préfectoral du 4 août 1866. 

Il obtient enfin l’accord de Sa Majesté Impériale de dédier ce cimetière à la mémoire du tsarévitch Nicolas.

Ces formalités accomplies, l’administration de l’église acquiert enfin le 5 janvier 1867, par-devant notaire, un terrain qui sera béni peu de jours après. 

Le 5 mai, on pose la première pierre de la chapelle pour laquelle la comtesse Anna Tolstoï offrit, en mémoire de son mari décédé à Nice, les deux tiers de la somme nécessaire à son achèvement.

L’accès au cimetière, un simple sentier, était trop étroit pour le passage des convois, et les administrateurs de l’église « gréco-russe » s’adressèrent à ceux de l’église anglaise, les priant de leur accorder une servitude de passage en bordure de leur terrain. Cette servitude fut accordée gratuitement et fit l’objet d’une convention le 11 mai 1867 dans laquelle étaient consignés de façon précise les droits des cédants et les obligations des preneurs.

Le cimetière devint le lieu de sépulture pour les résidents permanents ou pour ceux dont les parents ne pouvaient se permettre d’envisager un rapatriement des dépouilles en Russie. 

 

Avec l’arrivée massive des émigrés après la Révolution de 1917, le cimetière joue symboliquement un tout autre rôle : retrouver, loin de la patrie perdue, une terre consacrée, sanctifiée par la présence muette de ceux qui y goûtent le repos éternel. 

 

En novembre 1924, les églises russes de France sont mises sous séquestre judiciaire. L’administration diocésaine de l’Église orthodoxe russe en Europe Occidentale ainsi que les membres de l’Association cultuelle orthodoxe russe de Nice obtiennent néanmoins devant la justice française l’annulation de cette mesure. 

 

Dans ce contexte mouvementé, le comte V. Kokovtseff, ancien président du Conseil en Russie et membre du conseil diocésain, s’inquiète de rumeurs concernant la fermeture du cimetière russe de Nice : « Jamais le nombre de mes coreligionnaires à Nice n’a été aussi grand qu’à présent, et jamais non plus la nécessité de disposer d’un cimetière appartenant à notre église ne s’est révélée aussi indispensable qu’aujourd’hui, vu que les réfugiés russes à Nice et dans les environs représentent plusieurs centaines de résidents avec leurs familles, qui, pour la plupart, se trouvent dans une situation des plus difficiles. »  

Dans une lettre au maire de Nice, il ajoute : « La paroisse de l’Église orthodoxe russe à Nice existe depuis plusieurs années comme Association Cultuelle, sous le régime des lois de 1905… Elle est dûment enregistrée à la Préfecture des Alpes-Maritimes. Après mise sous séquestre des différentes églises en France – parmi elles les trois églises de Nice, la cathédrale du boulevard Tsarévitch, l’église de la rue Longchamp, le cimetière de Caucade –, la question de leur caractère, comme propriété privée appartenant à notre Église et gérée par l’Association Cultuelle a été définitivement réglée par décision du Tribunal Civil de la Seine, en date du 26 mai 1925. » 

 

 

 

 

En février 1931, comme un écho à ces affirmations, une commission constituée de P. V. Onoprienko, marguillier de la paroisse, de l’amiral A. A. Khomenko et de A. S. Tchoudinov, décide la création d’une tombe commune pour faire face aux nombreuses demandes des familles de leur accorder des places gratuites au cimetière.

 

 

Cette tombe « fraternelle » de quatre cents places est située à l’arrière de la chapelle du cimetière. Il est prévu que les ossements soient déposés dans cette tombe cinq ans après avoir été mis provisoirement en terre et que les noms des défunts soient gravés sur une plaque de marbre.